02/07/2012

Menace Ruine - Sigil Sessions (2010)

On ne présente plus le talentueux duo québécois de Menace Ruine et la singulière synthèse de genres plus ou moins voisins qu'ils ont opéré sur chacun de leur trois albums: Black metal sans guitare à tendance noiseuse sur The Cult of Ruins, drones monumentaux et dark-folk sous-jacente pour The Die is Cast (direction musicale qu'on retrouvera en partie sur l'un des projets de Geneviève, Preterite) puis une nouvelle évolution stylistique sur Union of Irreconcilables et son drone/noise massif et corrosif ( une très bonne analyse du disque à lire ici). Et toujours cette atmosphère d'après cataclysme induite par des textes énigmatiques (où reviennent sans cesse les idées de destruction, de chute et de renouveau) déclamés sur le mode "lyrisme apathique" par une voix unique et reconnaissable entre mille à travers les vrombissements rocailleux et les panaches de matière vaporisée.

La même année que Union sortira chez Luchtrat un EP limité à un nombre ridicule de 72 exemplaires (mais fait à la main!) comportant quatre titres plus anciens composés dans la même veine que le dit album, mais radicalisée: Les sonorités sont ici encore plus agressives et dissonantes, boite à rythme volontairement sèche et outrageusement mécanique, siphons harsh noise et assise de basses grondantes aussi abrasives que les furieux motifs "presque" mélodiques à base de stridences et de vibrations insidieusement suraigües qui se superposent aux vociférations monstrueuses d'un de La Moth très en forme. Le son est froid, raw, rien à voir avec l'amplitude imposante de The Die is Cast. Même le ton de Geneviève se fait plus grave que d'habitude sur l'inquiétant (catharsique me vient également à l'esprit mais ça fait un peu trop commentateur Youtube à mon gout) Desert Yourself et son introduction aux relents drone-doom, seul moment d'accalmie dans cette vingtaine de minutes explosives qui fait le pont entre la bestialité de leur premier album et le jeu de textures brûlantes du dernier en date. Quelque part entre le power electro et le black metal, avec l'intelligence et l'audace qu'on est en droit d'attendre d'un groupe actuellement chez Aurora Borealis. À écouter ici.

3 commentaires:

  1. Excellent, comme d'habitude... (tant la chronique que l'album!). Merci pour cette re-découverte !
    A propos, tu parles de Preterite, mais je ne sais pas si tu as pu écouter le projet de S. qui vaut son pesant de cacahuètes niveau "power electro" / rythmic noise...
    J'en avait fait la chronique ici : http://mankindinnocence.blogspot.fr/2012/04/svr-celebration-noire.html
    Si tu ne connais pas, je te le conseille vraiment !

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  2. Non je n'ai pas encore écouté mais ça ne saurait tarder, l"idée d'une tape de rythmic noise par l'une des têtes de Menace Ruine et la description que tu en fais dans ta chronique m'encourage à le faire, merci pour le tuyau

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  3. De rien, j'espère que tu aimeras !

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