Helge Sten, ou la lacération désincarnée. A mesure que le temps s'abolit et que les sons vous anesthésient, le norvégien autopsie, pour ainsi dire, votre volonté ; la fait danser sous vos yeux hagards, pâle lueur intermittente, puis l'écorche d'un seul et tendre geste. Et vous, être amputé, vous demeurez là, dans ce trauma intérieur fait de rouille, de gris maladif, d'apparences hermétiques et de béatitude horrifiée. Helge Sten, membre de Supersilent, fantôme des productions de Rune Grammophon, vient d'accoucher d'un chef d'œuvre de Dark Ambiant, surplombant 95% de la scène actuelle. On admirera l'intelligence du choix des matériaux, des blêmes stridences chirurgicales de Dead People Things comme des bruits blancs de la clinique CloudChamber ; des nappes atonales comme, enfin, d'un sens aigüe de la composition et des relances d'intérêt. A trop se pâmer devant cette dynamique de la paralysie (non, ce n'est pas un oxymore), on oublierait presque de mentionner cette minutie extrême dans le travail de spatialisation. Priez pour vous en sortir vivant ... moi, je crains d'y avoir laissé quelque chose.
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J'ai le coffret Deathprod (4 diques dont celui ci) depuis un petit moment, mais je n'ai jamais vraiment réussi à rentrer dedans.
RépondreSupprimerMe donne envie de réécouter tout ça, quand le soleil sera partit (ah bah bientôt peut-être, y'a de l'orage).
Habitant sur l'île de la Réunion (la Sibérie de la culture, en gros), j'ai commandé la box dont tu parles, mais ne l'ai jamais reçue (la Poste et son inénarrable sens du couilonnage). A la place, je me suis contenté de cette donation ; et c'est clair que "rentrer" dans une telle musique est difficile... d'autant plus difficile que c'est plutôt elle qui enserre ton crâne quand bon lui semble.
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