Intéressant. Voilà un Black Metal technique, auto-proclamé "avant-gardiste", foncièrement hermétique (deux pistes de 22 minutes en moyenne), saisissant aussi bien par sa production que par son écriture, très organiques, sans oublier son inspiration voilant et dévoilant tour à son tour son origine. Inspiration aux racines plongeant au coeur de cette sobre pochette, dont la source semble renvoyer à la liberté première, métaphysique, du Néant à faire advenir ce qui est ; sorte de liberté mé-ontique, incréée, primordiale et inexplicable, dépassant tout entendement humain. Dès la première piste, tout commence un bain de nappes sourdes, hors du temps. Puis la blême lueur des clochettes fends l'abîme aux vagues rumeurs, aussitôt engloutie par les ténèbres, à elles-même révélées. Le Néant laisse alors place au Quelque Chose, l'espace sonore s'emplit de riffs névralgiques, fruits d'une volonté, grain délicieux, âcre et millénaire, tantôt coalescents et compacts, tantôt plus atmosphériques, toujours poignants, étudiés et mystérieux.
Par cet espace clôt que circonscrit l'œuvre d'art, par cette Tabula Rasa radicale de toute rationalité et de séparation faite entre le signe et l'image se déroule un mystère insondable, ce qu'il me semble être un processus théogonique aux multiples ramifications instrumentales. C'est à dire : l'apparition de l'Être à un Néant lui préexistant, condition originelle de sa venue (coucou Böehme !). Ce même fondement ineffable qui, imprimant aux énergies gisant au sein de l'Etant, vase clôt du multiple, sa marque, son irréductible principe d'irrationalité en tant qu'éternel ressaisissement des ténèbres, provoque une dynamique de terreur s'exacerbant à mesure que l'auto-distinction des forces s'opère au sein de la divinité, alors engagée dans sa prise de conscience propre. En gros, les riffs convulsent, syncopent, mugissent, explosions orbitales en surplomb des gouffres ; saisissent à la fois de leurs rétractions et de leurs dissonances lointaines, âcres, comme d'un contrepoint nostalgique sonnant aux membranes de l'âme.
Angoisses, colères, agonies souffrées, longues plaintes déliées en lancinances d'un Ailleurs, vertiges d'une représentation dont la chute abaisse la trame du temps, entrecoupées de gouffres aux lumineux violons (des samples quoi) ; voilà ce que Savnock carde et brode sur cette toile, mêlant Black Metal plus ou moins progressif et Dark Ambient minimaliste. Étonnant qu'ils soient Américains, tant leur musique me paraît Allemande...
Par cet espace clôt que circonscrit l'œuvre d'art, par cette Tabula Rasa radicale de toute rationalité et de séparation faite entre le signe et l'image se déroule un mystère insondable, ce qu'il me semble être un processus théogonique aux multiples ramifications instrumentales. C'est à dire : l'apparition de l'Être à un Néant lui préexistant, condition originelle de sa venue (coucou Böehme !). Ce même fondement ineffable qui, imprimant aux énergies gisant au sein de l'Etant, vase clôt du multiple, sa marque, son irréductible principe d'irrationalité en tant qu'éternel ressaisissement des ténèbres, provoque une dynamique de terreur s'exacerbant à mesure que l'auto-distinction des forces s'opère au sein de la divinité, alors engagée dans sa prise de conscience propre. En gros, les riffs convulsent, syncopent, mugissent, explosions orbitales en surplomb des gouffres ; saisissent à la fois de leurs rétractions et de leurs dissonances lointaines, âcres, comme d'un contrepoint nostalgique sonnant aux membranes de l'âme.
Angoisses, colères, agonies souffrées, longues plaintes déliées en lancinances d'un Ailleurs, vertiges d'une représentation dont la chute abaisse la trame du temps, entrecoupées de gouffres aux lumineux violons (des samples quoi) ; voilà ce que Savnock carde et brode sur cette toile, mêlant Black Metal plus ou moins progressif et Dark Ambient minimaliste. Étonnant qu'ils soient Américains, tant leur musique me paraît Allemande...
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