Typiquement le genre d'enregistrements sur lequel proférer un mot tient de la souillure irrémédiable, tant les hauteurs spirituelles atteintes donnent le vertige, dans la plus pure conception musicale, artistique de Boèce et des esprits des cathédrales. La musique était alors pensée comme un domaine spéculatif à part entière, fondé par des données métaphysiques et organisé selon des applications mathématiques. Elle revêtait alors d'une dimension essentiellement cosmogonique, puisqu'elle exprimait dans ses développements, à travers l'harmonie, l'unité de ces chœurs monodiques s'élevant en gracieuses inclinations, cet idéal d'harmonie universelle - établie selon l'ordre des nombres par la raison divine - à partir de laquelle Dieu créa le monde, la course des astres dans le ciel, le changement des saisons, bref, l'unité de l'âme de l'univers... entendez par là qu'en tant qu'œuvre mystique, c'est à dire en tant qu'œuvre investie de la connaissance de Dieu, la composition des "Chants de l'Extase" élèverait, dans une pureté des plus ineffables, à la souveraine contemplation métaphysique. De la drug music raffinée à 98% quoi. Une vraie junkie cette Hildegarde, derrière ses airs de sainte nitouche.
Buy / FLAC
Superbe, merci.
RépondreSupprimer