20/02/2011
Acid Mothers Temple - Electric Heavyland (2002)
Alors ok. Typiquement le genre d'album qui ferait passer pour grises et triviales mes expériences oniriques les plus dingues, à base d'omniscience divine ou d'expansion du moi sur un plan infini. On doit cette came à une bande de hippies barbus (!) et accessoirement japonais (!!) fortement influencés par le psychédélisme fin sixties et le krautrock allemand. Ça, rien qu'aux titres vous deviez déjà l'avoir deviné. Maintenant: AMT, Japon, space rock, drug music, tout ça donne quelques idées sur ce à quoi on est en droit de s'attendre. Oh oui. Du space/noise rock ahurissant d'intensité et complètement dingue, overdose d'overdrive, cul dans le cosmos et plaisir des sens en trois grosses doses.
Allumez votre lampe à bulles, laissez un peu de lumière pour prévenir le bad trip, installez vous confortablement dans votre fauteuil en moumoute orange et croquez à pleine dents dans ce fruit aux couleurs bariolées. Ne vous laissez pas tromper par le chant faussement enfantin et étrangement distant de ces choses sans visages qui flottent à proximité, dans quelques secondes vous serez propulsé façon fusée dans une autre sphère de conscience où il faudra faire une croix sur tout ce qui vous servez de repères en habituellement. Pour un temps les choses qui vous ont accueilli vous serviront de guide avant de se dissoudre et de s'abandonner elles aussi dans cet indicible chaos, brouhaha étourdissant où les improvisations hendrixiennes sans commencement ni début fusent comme des comètes, se vautrent dans ce bain coloré de matière vivante électrique, frottent la voûte des percussions pour émerger et exploser à nouveau dans un déchaînement d'éruptions wah-wah et de râles euphoriques.
Inutile d'essayer de comprendre quoi que ce soit. Vous n'en aurez pas le temps. Contentez vous de jouir. Dépêchez vous de peloter les sirènes de l'espace aux formes généreuses - elles vous le rendront bien - avant de devenir complètement gaga de bonheur, cogné de plein fouet par une rythmique écrasante, qui roule sa caisse au milieu de son cortège de fulgurances non identifiées, et anéanti par une nouvelle charge crescendorgasmique encore plus fiévreuse que la précédente.
Lessivé, vidé, euphorique et à bout de souffle, il vous faudra résister à ce qui semble être un méchant retour de flamme au début de "Phantom of galactic magnum", mauvaise vague qui s'abat pour vous punir d'avoir joui de tant d'extases. Fausse angoisse, c'était juste une façon de garder le meilleur pour ceux qui était vraiment prêts à communier corps et âmes avec le monde fantastique d'Electric Heavyland. Pour parler crûment, putain d'orgiaque.
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Hénaurme chronique pour un album qui ne l'est pas moins. Merci.
RépondreSupprimerputain, je le réécoute que maintenant et j'avais oublié à quel point cette bargerie était difficile à encaisser pépère, comme ça, la fleur au fusil, c'est du pur concentré d'amphèt', de crack et de cocaïne avec un bonne poignée de salvia cette histoire, monstrueux
RépondreSupprimerPas mon préféré du groupe, mais ouais, c'est d'la bonne
RépondreSupprimerMerci
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