26/02/2011

Nordvargr - For the Blood is the Life (2007)


Ouais on va causer vampires. Par contre tu peux troquer tes Twilight contre dix Molosses et un Dracula, parce qu'il s'agit certainement là du meilleur album qu'ait pu sortir le comte Nordvargr sous ce nom, en occultant ses sorties MZ.412 et les collaborations avec Merzbow (Partikel). Galerie de portraits captivants en l'honneur de cette figure légendaire et universelle du draineur de vie, griffes dehors, moi dents, dedans..

Pardon, un album monstrueusement hémophile donc qui abandonne en partie le dépouillement glauque parfois un peu trop facile qui servait de toile de fond à Vitagen ou Awaken pour glisser vers quelque chose de plus puissant, de plus organique, au pouvoir d'envoûtement qui force le respect. On y plonge tout entier comme dans un bain - de sang, bien entendu - chaud, et on s'y laisse sombrer, pour se laisser envahir par une torpeur à la fois voluptueuse et inquiétante.

Bande sonore d'un songe fiévreux, sans fin, qui craque et ronfle comme un vieux cylindre de cire, hanté d'une présence spectrale irréelle. Vous incarnerez la victime consentante d'un cauchemar électronique fait de nappes amples, profondes et enveloppantes, rythmées, agitées de beats minimalistes, battements de cœurs contaminés, et jeux de glitchs hypnotisant dont Nordvargr a le secret. Ténèbres rougeoyantes, oppréssantes mais suaves. Rien d'assez brutal pour vraiment rompre le charme et révéler au rêveur blêmissant l'affreuse vérité qu'il ne parvient à entrevoir -sans toutefois la saisir - qu'à travers des échos éphémères, des apparitions subreptices et d'étranges fluctuations.

Difficile de résister à l'étreinte lugubre de toutes ces figures, tantôt rubicondes, tantôt livides, qui se succèdent et se sustentent de votre corps assoupi sur la mousse du caveau, goule spirituelle aux dents acérées ou suceur émacié aux appétits lubriques, tous acteurs d'une danse macabre hallucinante, rêverie morbide s'achevant sur le départ du dernier monstre pas encore assez plein de votre substance -notez avec quelle subtilité mon inconscient évoque la puissance érotique, qui se volatilise sournoisement dans le vent d'une nuit d'été, en quête d'une nouvelle proie plus fraîche.

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