14/02/2011

L'Acephale - Malefeasance (2009)


Les enfants, je sais que le genre est loin d'être sous-représenté ici, mais voilà tout de même pour les amateurs de bizarreries bruyantes encore un peu de black metal tendance experimental très original et pas rigolo pour un sou. Et du genre vraiment méchant pour le coup. Vicieux, malsain, nihiliste, plus true que n'importe quelles merdes estampillées LLN, aussi ésotérique que [insérer ici une référence à un ordre hermétiste pour faire bien], cru comme steak tartare. Une liste d'épithètes très classiques il est vrai, mais loin d'être galvaudés. Les plus mauvaises langues pourraient demander si il s'agit vraiment d'un album de black dont il est question, et elles n'auront pas forcément tort: Le matériel utilisé est de nature très variée, et entre les choeurs rituels monotones, les instants néofolks louches, les stridences et les superpositions de couches sonores noisy qui virent très vite au Pandemonium, les éléments black se fondent pour ainsi dire dans la masse.

Mais la parenté est incontestable. On a ici affaire à quelque chose de sombre et de radical jusqu'au bout des ongles. Pas de chichis, pas d'artifices, pas de compos torturées, ni de développements complexes et chiadés, pas même de belles textures à inhaler. La production, crade ET plate ne met absolument rien en valeur. Tout est, à l'image des mains qui se contorsionnent sur la pochette, dégénéré, laid, redondant, incroyablement statique. Mais c'est pour mieux t'écorcher, te corroder, te détruire mon enfant, tout minimaliste et dépouillé qu'il est, pour ça il est redoutable.

Car c'est de cet ascétisme pervers qu'il tire toute sa puissance maléfique. Les premières écoutes du monstre, pour le dire franchement, peuvent se révéler assez frustrantes voir presque insupportable, la faute à cette inquiétante absence de dynamique et à cette malignité qui s'épanouit de façon si surprenante dans un terreau qu'on jurerait stérile. Pour reprendre les dires d'un grand homme, l'apprivoiser n'est pas une mince affaire, mais le résultat en vaut le détour. La voilà la malfaisance. Huhuhuhuhum.. Est-ce que c'est bien raisonnable tout ça?

Rien à voir avec la musique, mais outre le très beau livret, je signale que les paroles de "Sleep has his house" sont du sieur David Tibet, ce qui n'a rien d'étonnant. Je ne sais pas pour mes collègues, mais ma prochaine marchandise sera un peu plus... colorée? Pas de flac pour cette fois, mon bel Internet ayant décidé de jouer à cache-cache.

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2 commentaires:

  1. Yeah, enfin ! Bonne chronique, mais bizarrement j'ai assez peur de tomber sur un truc chiantos et plat (ma dernière découverte BeuhMeuh étant Nidingr qui m'a bien déçu, j'ai un peu de mal avec les trucs pas trop dynamique comme tu as l'air de l'indiquer dans la chro').

    Mais en même temps, comme tu dis, "l'apprivoiser n'est pas une mince affaire," et un album BM qui est vraiment malsain, ça peut être que bon, alors je tenterais bien ma chance en fin de compte un de ces quatre, je reste partagé quant à mon envie d'écoute, on verra bien.

    (en me relisant je me rend compte que je parle pour pas dire grand chose, tant pis)

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  2. À la rigueur tu peux essayer avant celui-ci leur split avec The Austrian Goat disponible ici, où ils jouent quelque chose de beaucoup plus traditionnel, black raw et bestial moins difficile à aborder..

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