07/12/2010
Bosse - Echoes of the Forgotten (2008)
Voilà un exercice qui s'annonce délicat: Parler d'une oeuvre aussi profondément douloureuse qu'elle est dépouillée sans faire preuve de trop d'impudeur ni de pathos excessif. Et ce serait lui faire outrage de ne pas s'en garder.
Car ici, si les larmes coulent, elles sont rares, et aussitôt absorbées par les draps d'une alcôve ou le sol d'un caveau. Plus froidement, un album d'avant-folk très minimaliste qu'on qualifiera de particulièrement intimiste. Qui respire le deuil de la première à la dernière des six pistes, mais sans pompe. Ici, pas de déchirements larmoyants, pas de poses indiscrètes, pas d'affliction sonore et éhontée, de nonchaloir amoureux, de cynisme amer ou de pleurnicheries calculées. Expression presque austère d'une douleur secrète et repliée sur elle-même.
Et il est difficile pour quiconque ayant un coeur au milieu du poitrail de ne pas être troublé par cette ruine poussiéreuse aux résonances étrangement humaines, manifestation sonore du désespoir, ces progressions d'arpèges lentes et obsédantes, ces lignes mélodiques languissantes et décharnées, élancements d'une âme peinée asservie au Souvenir, ou qui se sait à jamais effacée des mémoires, motifs monotones qui figurent les épanchements venimeux d'un esprit abattu par l'Absence, répugnante tortionnaire qui s'applique à bercer l'apathique de drones éthérés et pénétrants pour l'engourdir un peu plus et, lorsque la douleur se fait torpeur, quand les passions morbides se refroidissent, lui souffler à l'oreille les échos fantomatiques, les plaintes sans fin de ceux qu'elle a ravi et qui reposent dans l'oubli.
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Euh ... Merci.
RépondreSupprimerMais de rien Anon!
RépondreSupprimerBro', je tenais à te dire que ton avatar envoie du steak.
RépondreSupprimerA te lire, ça a l'air d'être de la bonne came ton truc. Faut que j'y jette une oreille ou deux.
N'hésite pas, c'est vraiment un bel album, bien plus pur et sobre que cette bafouille le concernant (mais j'assume mon enthousiasme trop expressif).
RépondreSupprimerMerci pour l'avatar, vous êtes bien urbain. J'ai honte d'avouer que le votre me rend tout chose, la courbure de cette main et cette expression satisfaite sont d'un érotisme torride à mes yeux de jouvenceau.
Le lien n'est apparemment pas disponible (suis je le seul pour qui ça apparait?)
RépondreSupprimerpouvez vous m'éclairer sur cette avarie buddy christ?
Le lien est visiblement temporairement indisponible à l'heure actuelle ( les flacs du Throbbing Gristle aussi), si rien n'a bougé demain matin je re-rip et j'upload sur une autre plate-forme.
RépondreSupprimerAucune idée pour le dogma J.C, disons qu'il me fallait un avatar mystiquement classe qui colle bien à l'esprit du blog.. c'est l'atout judéo-chrétien du business
merci pour la vérification
RépondreSupprimerQuand ce genre de message s'affiche, il suffit d'attendre un peu pour que le lien remarche. Ça arrive assez souvent avec megaupload.. Mais si le lien est mort, ils le disent clairement.
RépondreSupprimerSublime cet album, et ta chronique est tout à fait à la hauteur.. merci pour la découverte.
RépondreSupprimerTiens, un Natural Snow Building plus terre-à-terre et raciné façon saule pleureur. J'aime.
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