17/12/2010

Wraiths - Plaguebearer (2007)



Au dos du boîtier une citation issue de Matthieu, 23:33 : "Ye, serpents, ye generation of vipers, how can we escape the damnation of hell ?". A l'intérieur, une illustration montrant un humanoïde mi-bouc mi-humain, capé et coiffé façon troubadour, bombarde brandie, chevauchant un sanglier museau au contact d'une jolie petite crotte... d'entrée on est prévenu : ça va être nihiliste, ésotérique et nauséeux. Une fois écouté, force est de constater qu'on était encore loin du compte.

Derrière Wraiths se cachent deux britanniques, dont Dan H., a.k.a Gaendaal le type à la tête des Sigillum Dei et Leviathan/LVTHN, et un autre dont j'ignore tout. Deux maîtres de cérémonies qui, pour chacune de ces performances lives, captent les infras-ondes de l'au-delà afin de mieux vous broyer, lentement, méthodiquement. Ça prête à sourire ? Cette petite horreur vous le fera ravaler.

Car Wraiths se la joue chaotique. Claustrophobe. Manipulateur d'un matériau sonore rêche, décontextualisé, obtenu non par le biais de latpop ou de synthétiseurs, mais provenant de "found & re-structured equipment, location acoustics and human vocals". Entre death industriel et ambient ritualiste analogue à un MZ.412 croisé Brighter Than Death Now, si l'on veut.

Tout commence par des boucles grondantes, vrombissantes, fluant et refluant tel un Léthé aux remous tumultueux, traversé par un rythme sourd, irréel, leitmotiv invoquant par ses frappes un dévoilement dont on redoute l'advenue. Puis des résurgences vocales typées BM se font entendre, s'éploient en diffractions, fusionnent avec cette fournaise, ce maelström qui d'abord s'épanche en filets discontinus, sournois, puis s'amplifie peu à peu en couches rugissantes. Ces ressacs distordus, mortifères, prennent alors l'allure d'une respiration monstrueuse, sourde et difforme, d'une onde arrachant, emportant tout sur son passage : le souffle de la mort ? Quoiqu'il en soit, ces mouvances informes ne se privent ni de quelques siphons white-noise éreintant, ni de sonorités acides... qu'il est épuisant de maintenir la tête hors de l'eau, quand nos chevilles sont tirées vers le fond...

Et dans ce sein à la texture dissolvante, des signaux de sondes errantes, solitaires, se devinent, lointains échos perdus dans les profondeurs... "To Corrupt The Water of Léthée", "Ghoulsong" sont excellentes, lorsqu'elles modèlent, à même ces boucles magmatiques, des phénomènes sonores glaciaux, spectraux, surnaturels venus les envelopper, les sublimer en litanies, transes monstrueuses berçant notre esprit complètement dissout, aux portes de l'oubli, écume aux lèvres et cerveau sur le carreau... t'entends jeune pédé ?! only the strong survive. Limité à 500 exemplaires.

3 commentaires:

  1. Aha, hier soir je me disais qu'il allait certainement être intégré au business un jour ou l'autre celui-là, intuition... Du coup j'ai encore plus hâwte de recevoir le CD, ça a l'air bon.

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  2. Ça l'est, par contre faut être endurant (comme 90% des trucs du style tu me diras). D'ailleurs j'attends le petit dernier, qui promet aussi d'arracher sa maman (avec une belle pochette en plus). Je regrette de pas avoir de platine, car le LP d'Oriflamme est magnifique... snif

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  3. Oui le Dust in our mouths, j'étais censé jouir de la "promotion d'automne" de paradigm mais pour x raison ça ne s'est pas fait, mais c'est sur la liste. Pour les LP, tu peux trouver des tas de bonnes platines pour un prix vraiment modique en cherchant un peu sur le marché du hifi vintage, même si tu ne te sens pas dans l'urgence c'est un filon à exploiter..

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